La Pléiade Obsidienne
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La Pléiade Obsidienne

La Pléiade Obsidienne | Guilde RP sur La Confrérie du Thorium | World Of Warcraft
 
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 [Galaktè] Une inconstante jardinière

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Galaktè
Tauren | Druidesse
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Galaktè


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MessageSujet: [Galaktè] Une inconstante jardinière   [Galaktè] Une inconstante jardinière EmptyLun 14 Aoû 2006 - 6:18

Le soleil innonde les jardins du Clos d'Orbulbe. C'est une journée d'été comme le Clos en a vu par milliers. Chaude, mais paisible.

- P'pa ! Regarde ! j'ai résussi !

Alevain d'Orbulbe tourne les yeux vers l'enfant accroupie à ses pieds. Et il rit de bon coeur. Il rit devant la joie de l'enfant. Il rit devant le spectacle du plant de feuillargent littéralement dévasté qu'elle tient fièrement dans sa main couverte de terre.

- Ma chérie ! La Feuillargent est une fleur délicate, il convient d'employer pour la cueillir toute la délicatesse dont tu te sens capable ...
- Ouais ! Exactement c'que j'ai fait !
- Alors, c'est très bien, mon enfant ...
- Chouette ! Dis ! Regarde ! Ch'te montre avec celle-là là-bas !
- Laquelle, chérie ?
- La ptite ! Toute mimi, avec des zoulies fleurs bleues !
- Non ! Attends ! Elle ... elle n'est pas encore arrivée ... à maturité. Tu dois apprendre la patience, mon enfant. Un jour, tu trouveras l'état d'esprit qui convient pour ramasser ces Larmes d'Arthas ... J'en suis sûr.
- Chouette ! Dis ! P'pa !
- Oui, mon enfant ?
- Pourquoi j'ai des sabots ? J'aim'rais bien zavoir des pieds ! Avec des ptits doigts !

Alevain sourit. Mais son regard se voile un instant.

- Cette question, tu me l'as posée des centaines de fois. Et des centaines de fois, je t'ai raconté l'histoire de ton arrivée chez nous ...
- Voui ! Mais j'l'adore cette histoire ! Raconte la moi zencore !
- Mon enfant, pour l'heure, nous devons bêcher un peu, puis arroser. Ce soir, je te la raconterai.
- Pfff ! La barbe !
- Daria ?
- Voui ?
- Au travail !
- Ouiiii voilà voilà, j'arrive.

Tout en grommelant, l'enfant se lève, époussette ses vêtements de mauvaise grâce, et saisit la bêche que lui tend son ... père.


[Inéluctable, mais dispensable, écoulement du temps]


Les feuilles tombent des arbres du bois qui borde le Clos d'Orbulbe. La brise automnale porte aux oreilles de Moi...

- GROAAAAAAAAAAR !

La brise automnale porte aux oreilles de Moira d'Orbulbe le fort étrange rugissement de sa fille. Elle dépose calmement le panier rempli des baies qu'ell...

- JE SUIS UN ZOURS !

... le panier rempli des baies qu'elle vient de ramasser. Elle tourne un visage paisible vers ce qui, quelques instants plus tôt, était encore sa fille.

- Daria, ma chérie, ne crie pas comme ça. Tu vas effrayer les animaux.
- Mais M'man ! C'est normal ! Je suis un ZOURS !
- Les ours ne parlent pas, ma chérie, et tu dois le respect à cette Nature qui te donne ta force. Profite du calme ... Entends ce que les arbres ont à t'apprendre ...
- D'accord !

Daria s'assoit un instant, et semble entendre ce que les arbres ont à lui apprendre ...

- Oh ! La zoulie fleur ! Tremble, fleur ! Et subis le courroux du ZOURS !
- Daria, enfin ! Alevain ne t'a-t-il pas appris à cueillir les fleurs ?
- Ben si ! J'fais tout comme il a dit ! GROOOOOOOAAAAR !
- Alors, tout est pour le mieux.


[Inéluctable, mais dispensable, écoulement du temps]


La neige qui recouvre le Clos d'Orbulbe porte la marque des menaces à venir. Pourtant, lorsque des coups lourds font résonner la porte de l'entrée, ni Alevain, ni Moira d'Orbulbe ne souçonnent ce qui est sur le point de se produire. Et c'est donc tout naturellement que Moira se prépare à accueillir un voyageur transi et grelottant, tandis qu'Alevain va ouvrir la porte. Comme à l'accoutumée.

Alevain ouvre la porte et note simultanément deux faits troublants. Sur le chemin qui mène au Clos, sous les pas du visiteur qui se tient à présent dans l'encadrement de la porte, la neige a fondu, et la terre fume. Le visiteur lui-même, dont les traits sont dissimulés par une lourde capuche, exhale l'odeur puissante des tombeaux.

Alevain parle d'une voix mal assurée, saisi d'une inquiétude subite.

- Bonsoir, visiteur, pouvons-nous vous être utile d'une quelconque manière ?
- Le gîte ... et le couvert ... pour le moment

La voix qui émane de la capuche est infiniment hostile et menaçante.

- Alevain ? C'est une ... réprouvée !

La neige porte la marque des menaces à venir. Et dans le silence de l'intant suspendu, s'élève une imprécation. Des mots tranchants, des mots étrangers, sinueux et mortifères. La ... réprouvée tend une main décharnée, nimbée d'une lueur maladive. Les mots atroces investissent la pièce, et dessinent dans l'air les motifs d'une irrépressible terreur. Et Moira comme Alevain sont comme ... tétanisés.

- Après tout, peu m'importe le gîte, et peu m'importe le couvert ... Cattrah ! Cherche l'enfant ...

L'air se trouble un instant à côté de la réprouvée, tandis que le démon pénètre dans le Clos pour s'acquitter de sa tâche. La réprouvée fait un pas en avant, plonge une main dans sa robe, et, d'un geste fluide, en sort une dague, qu'elle plante négligement dans la poitrine d'Alevain.

Les mots de terreur se sont dissipés à présent, et Moira s'écroule. Dans un souffle, elle murmure ...

- Qui es-tu, créature ?
- Pour l'instant, mortelle, je ne suis rien. Rien qu'une Sans Nom comme une autre. Mais donne-moi le temps de prendre ce que je suis venue cherch...
- GROAAAAAR ! Lâche-moi, saleté ! J'vais l'dire à P'pa !
- Eh bien ! C'est parfait ! On dirait que Cattrah l'a trouvée !
- Au nom de tout ce qui t'est précieux, créature ! Ne lui fais pas de mal ! Ce n'est qu'une enfant. Prends ma vie si tu le souhaites ... Mais laisse la vivre ...
- Allons allons ! Qui a dit que je lui voulais du mal ? Par contre, en ce qui te concerne, mortelle ...


[Même lieu, même heure ... en altitude]


A cette altitude, il fait vraiment très froid. Mais, de cette altitude, la vue sur le légendaire Clos d'Orbulbe est merveilleuse. Surtout en hiver, quand la neige immaculée recouvre tout. La chouette a pris l'habitude, au fil des années, d'interrompre sa chasse, et de venir survoler le Clos, quand l'occasion se présentait. Parfois même, elle vient observer les humains qui l'habitent. Parfois même, ces humains lui parlent, voire lui donnent à manger. Ce qui est très pratique.

Bref, d'habitude, la chouette contient avec peine son impatience. Aujourd'hui, cependant, un curieux pressentiment l'a saisie dès son réveil. Pressentiment qui l'a suivie toute la journée, lui faisant manquer plusieurs proies faciles, et grevant grandement son capital de bonne humeur. Pressentiment qui s'est trouvé vérifié, quand, à l'approche du domaine du Clos, en lieu et place de l'habituel filet de fumée signalant incontestablement l'existence d'un confortable feu de cheminée, la chouette a noté les lourdes volutes noires signalant tout aussi incontestablement l'existence d'un inconfortable ... incendie.

L'esprit parfaitement soucieux à présent, la chouette pique vers ce qui, hier encore, était le légendaire Clos d'Orbulbe.

Une étrange créature sort du Clos. Une humaine, en quelque sorte, si l'on omet les cornes, les ailes, et la couleur. Elle traine derrière elle un enfant qui se débat de toutes ses forces en poussant de curieux rugissements. La chouette connait l'enfant, qui, définitivement, n'est pas une humaine, même en enlevant les cornes, les sabots et les poils. Cet enfant est une vraie chipie, qui trouve toujours très amusant de se muer en ours pour tenter de l'effrayer. Pourtant, en cet instant, la chouette éprouve pour elle une curieuse sympathie ...

- GROAAAAAAR !

L'enfant ... enfin, l'ours ... s'est dégagée de l'emprise de la créature, et galope à présent vers le bois. Simultanément, une voix s'élève depuis la porte du Clos. A peine quelques mots, presque tangibles, comme des flèches, qui viennent frapper l'ours de plein fouet, et le laissent inerte couché dans la neige.

- Cattrah, tu ne peux donc même pas t'occuper d'un enfant ?
- Maîtresse, je ...
- Ce n'est rien, elle ne bougera plus avant un moment et ce n'est pas une mauvaise chose.

Une chose est sûre, c'est que la silhouette qui se dessine dans l'encadrure de la porte, la chouette n'en a jamais vu de semblable. Une lourde cape sombre posée sur une lourde robe sombre. On dirait que ces vêtements accrochent l'ombre. On dirait aussi que des choses étranges roulent et se tournent sous ces vêtements. La silhouette se déplace maintenant vers l'enfant. Lentement.

A mi-chemin, une main sort du tissu, et détache la cape, qui tombe au sol. Et dévoile un visage blafard, vaguement féminin, dans un état avancé de décomposition. La silhouette avance toujours, et se défait de sa robe. Elle est nue au coeur de l'hiver, et la chouette constate qu'elle pourrait être humaine elle aussi, si elle n'était aussi ... pourrie. Et d'ailleurs, subitement, cette putréfaction semble s'accélérer. La peau se détache par lambeaux, et laisse apparaître l'os, blanc, d'un blanc éclatant.

Et c'est un ... squelette qui s'agenouille devant l'ours. C'est une main d'os qui caresse le flanc de l'ours. Et, sous sa caresse, l'enfant reprend sa forme. Toujours inconsciente.

- Il est ... regrettable que nous ayons du en arriver à ces extrémités, mon enfant.

Le squelette pose la main sur la poitrine de l'enfant, qui ouvre un oeil, et parle d'une voix ensommeillée.

- P'pa ! J'ai fait zun rêve bizarre ...
- Ton père est mort, enfant. Ton père est mort, parce que je lui ai plongé une dague dans le coeur. Ta mère doit être morte aussi, maintenant, parce que je l'ai laissée agoniser au coeur de l'incendie qui consume ta maison. Un incendie que j'ai allumé de mes mains.
- M'man ?
- Par mon intervention, tu viens de perdre tout ce qui t'était cher.
- Groooar ...
- Je vais maintenant prendre ce que je suis venue chercher. Daria ... Ce nom est ... le mien, désormais.
- Ben non ... Pas posssible ...
- Crois-tu pouvoir m'en empêcher ?
- Voui ... c'est mon ...
- Nom ? Ah oui ? Dis-le, pour voir ...
- ...
- Alors ?
- Ze m'appelle ...
- Oui ?
- Ze sais plus ...
- Voilà.
- ... Voleuse ...
- Oui. On peut présenter les choses ainsi. Néanmoins ...

Le squelette lève la tête vers le ciel étoilé. La chouette se recroqueville sur sa branche. Ce n'est pas le moment de se faire remarquer.

- Galaktè ... Ce sera très bien. Oui ... Enfant, je te nomme ainsi ... Galaktè.
- Mais ... z'aime pas ...
- Tu n'as guère le choix ... Adieu, Galaktè.

Le squelette se lève, et, d'un pas lent, retourne chercher ses vêtements. Un geste de la main, quelques mots murmurés, et l'air se trouble, et l'os se couvre de chair, et le tissu couvre la chair, et Daria se tourne vers la chouette.

- Une étrange soirée, n'est-ce pas ?

La chouette attend longtemps après que la silhouette de Daria a disparu dans l'ombre du chemin, puis elle vient se poser sur l'épaule de l'enfant inconsciente. La soirée fut étrange, c'est certain. La neige porte la marque des menaces passées.

[Epilogue]

La journée est radieuse, les bois d'Ashenvale exhalent l'odeur de la terre et le soleil perce à travers le feuillage dense des arbres ancestraux. On entend même le bruit délicat de l'eau qui court sur les galets d'un petit ruisseau.

- Gala ! T'es où ? Nous avons une leçon à apprendre à Aku'Mai !

La jeune druidesse lève la tête brusquement, comme si elle était prise en faute, pour localiser l'endroit d'où venait la voix de son nouveau compagnon. Son mufle est couvert du sang et des entrailles du daim qu'elle vient juste de tuer. La faim est irrépressible. Et la chasse ne peut attendre.

- Je ... J'arrive !

Pourtant, la chasse devra attendre. Et la faim ... eh bien, la faim, il faudra lui résister. Galaktè court jusqu'au ruisseau, et, tremblant de tous ses membres, se lave le visage. Comment a-t-il dit qu'il s'appelait ... Sankhya, ou quelque chose comme ça.

D'un geste qui semmble venu du passé, elle époussette les brindilles accrochées à sa robe, prend une grande inspiration, puis s'élance d'un pas décidé vers la plage. Sur son épaule, une petite chouette, devant elle l'étendue infinie de l'océan, et derrière, le cadavre éventré d'un daim.



[HRP] Bon, eh bien, voilà. C'est fini pour le moment. J'ai bien conscience d'avoir laissé beaucoup de zones d'ombre, mais la plupart seront éclairées quand je développerai l'histoire de Daria. Par parenthèse, j'espère que la lecture de cette histoire ne vous aura pas trop ennuyés, j'ai adoré employer ce style ampoulé et ronflant ...


Dernière édition par le Ven 15 Sep 2006 - 22:27, édité 1 fois
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