Quelque chose passa sur le visage de Lisaël. Par réflexe, elle voulu se toucher son visage avec sa main, afin de faire partir ce qui la dérangeai. Elle ne se troubla pas encore du fait qu’elle ne sentait pas bien ce qu’il se passait sur tout son corps, comme si son âme était sortit de celui-ci, l’espace d’un instant. Aucun picotement, aucune douleur. Pourtant, elle se savait couchée à même le sol. Du moins, elle en était persuadée.
Non, ce qui la troubla le plus, c’était le fait qu’elle se soit réveillé. Elle pensait avoir mis fin à ces jours pourtant. Elle se souvenait de tout, comme si cela c’était passé il y avait quelques minutes.
Malgré la guerre qui sévissait partout en Lordaeron, la ferme de ses parents avait été particulièrement tranquille. Aucune escarmouche du fléau, aucun fanatique brûlant tout sur leur passage afin qu’aucun des moindres paysans rejoignent les sombres troupes du prince déchus. Son père cultivait toujours la terre, avec ses deux fils, et sa mère et elle s’occupaient des différentes taches ménagères à l’intérieur de la modeste maisonnée. Ses deux frères, plus jeunes qu’elle, lui avaient demandé de coudre deux gilets de laine, car la froideur de l’hiver commençait à se faire sentir, et alors que sa mère préparait à manger, elle s’entreprit à commencer la couture devant la cheminé crépitante.
Elle se souvint encore du bruit des aiguilles à tricoter qui s’entrechoquaient, le bruit de l’eau qui frétille doucement tandis que le couteau épluchait doucement des produits du vergé. Elle adorait ce presque silence, calme, et pourtant toujours bruyant. A ce moment, elle n’envisageait aucunement un autre type de vie.
Puis son père arriva à l’interieur de la maisonnée, humant l’odeur qui provenait de la cuisine.
« Hmm ! Quelle bonne odeur ! Que nous as-tu préparé ? » Lança-t-il, la voix pleine de sa bonne humeur habituelle.
« Tu n’as pas deviné ? » répondit sa femme, avec un sourire attendrissant. Puis son visage passa de la joie à l’interrogation : « Où sont les deux garnements ? »
Il rigola de bon cœur : « ne t’inquiète pas ! Ils sont en train de ranger les outils »
Et la bonne humeur revint sur le visage de la mère.
Puis sans qu’elle ne puisse rien comprendre, sa vie de rêve tourna au cauchemar. Alors qu’elle se tourna vers son père pour lui faire un sourire de bienvenue, une chose rouge et visqueuse lui arriva sur le visage et le corps. Elle prit quelques secondes pour se rendre compte que du sang la couvrait intégralement, ses yeux se riva vers ses parents, cherchant à comprendre d’où pouvait venir ce sang. Puis la main griffue qui traversait le ventre de son père et le regard vide qu’avait celui-ci lui indiqua la réponse, aussi horrible soit-elle.
Elle voulut crier, pleurer, fuir loin de cela, fermer les yeux et se convaincre que cela n’était pas vrai, mais son sang était glacé dans ses veines et son corps refusait obstinément de lui obéir. La main se retira doucement du corps du vieil homme, dans un bruit de succion et de craquement insupportable. La mère, dans le même était que sa fille, tenta vainement de dire quelque chose, mais rien ne sortit de sa bouche entrouverte, si ce n’est que du sang, tandis que la créature à la chair pourrissante lui transperçait le corps avec ses mains monstrueuses.
Alors que la vieille fermière toucha le sol, baignant dans son propre sang et celui de son mari, La créature, le regard brûlant d’un rouge étrange, se tourna vers elle. Elle avança faisant traîner ses horribles mains au sol, et avec une respiration saccadée qui donna à Lisaël l’impression d’un rire diabolique.
Une main ganté se posa sur ce qui semblait être l’épaule de la créature. Une voix d’outre-tombe résonna alors dans la petit maisonnée.
« Laisse, celle-ci est pour moi… J’ai besoin de bon temps… fouille le reste de la maison et tue tout être vivant que tu trouve. »
L’homme – si il était encore un homme – Avait le teint pâle, mais était habillé tel un chevalier de Lordaeron. Une large épée était accrochée à son flanc droit, et devant lui, attaché à sa ceinture, pendait une dague tachée de sang séché. La seule similitude qu’il avait avec la créature horrible qui lui obéissait était ses yeux d’un rouge luisant.
« héhé… on va bien rigoler tout les deux… »
…
Alors qu’il commettait un acte horrible, elle ne lui fit pas le plaisir de se débattre ou de crier. Elle resta inerte, tel un cadavre. Elle retint ses larmes le plus possible, mais la douleur lui arracha au bout de quelques minutes. Puis alors qu’il eu finit et qu’il remettait le peut de vêtement qu’il avait enlevé, Lisaël aperçut la dague au sol. Sans réfléchir, elle sauta dessus, provoquant la surprise de son agresseur venu des ténèbres. Une surprise qui s’avéra fatale. Elle enfonça la dague le plus profondément possible dans son torse, provoquant quelques craquements sinistres. Alors qu’il agonisait, le visage plein d’incompréhension, il regarda dans les yeux la jeune fille… jeune fille qu’il ne reconnu pas. Les yeux de celle-ci avait changé… ce n’était plus une jeune fille, mais une tueuse. C’est alors qu’il comprit.
« t-tu… tu es… ?! Ce…ce n’est… p-pas… possible !», puis ses paroles moururent alors que le sang emplissait sa bouche. Un sang plus pâteux, plus noir que ceux des vivants.
La créature revint au même moment dans la cuisine, et elle n’eut que le temps de se rendre compte que sont maître gisait par terre, mort pour de bon, avant de se retrouvé transpercé de toute part, pour enfin finir détruit, rejoignant son chef au sol.
La cuisine était maintenant couverte de sang. Un sang noir et boueux se mélangeait à celui, plus naturel, rouge et semi liquide.
A partir de cet instant, la mémoire de la jeune fille devint floue. Tout ce dont elle se remémore c’est la lame pénétrant dans sa gorge. Lame qu’elle-même dirigea.
Et c’était pour cela qu’elle était troublé de son réveille. Elle devrait être morte. Elle se risqua à ouvrir les yeux, et c’est avec un effort hors du commun qu’elle réussi ce miracle.
Tout d’abord elle ne vit rien, puis, après quelques seconde d’effort, elle comprit qu’elle était enfermé… dans une boite ? Elle fit un effort, moins important cette fois, pour bouger ses bras. Et ceux-ci confirmèrent son observation. Lisaël poussa aussi bien qu’elle le put vers le haut. Et à son grand étonnement, le couvercle en pierre bougea. Discrètement, elle sortie la tête du bloc de pierre dans lequel elle était couchée.
« Un caveau ? » Elle fut surprise par le son de sa voix. Rauque, comme si sa gorge n’avait pas servit depuis longtemps. Puis elle se racla la gorge, jusqu'à produire un son normal pour une jeune fille.
Lisaël sortit de son cercueil, et observa autour d’elle. Son corps lui paraissait lourd, et elle refusa de regarder comme il se présentait. Tout ce qu’elle avait envie de faire, c’était de suivre cette lumière, et l’air frais qui passait par cette porte. Ce que son corps endoloris accepta de faire difficilement.
Alors que la lumière du jour caressait sa peau morte, tandis qu’elle finissait d’escalader les marches du caveau, elle aperçut, à sa grande horreur, un cadavre qui se tenait debout et qui haussa un sourcil en la voyant.
« Et bien ! il était temps ! Nous allions vous brûler avec les autres… Bienvenue parmi les réprouvées… »
[HRP]
Bien bien… que dire de moi… que je suis férue d’écriture, et de jeu de rôle… pour commencer… Quoi d’autre ?… Ah ! si ! Je joue une jeune réprouvée (de petit niveau) voleuse. On ne peut pas dire que parler de moi fasse partie de mes aptitudes. Je pense que je vais taire le peu que j’ai à dire , à moins que l’on ne m’en intime le contraire, bien entendu.
Sur ce, je me recommande à vous, et j’espère que nous nous rencontrerons en jeu.