Les milieux arides sont propice aux fortes chutes de températures, entre le jour et la nuit.
Les Milles Pointes n'échappent pas à cette vérité, et le feu de camp qui brûle au milieu du Poste de Libre-Vent est le bienvenu en cette nuit de fin de printemps, même pour moi qui suis de la race des Trolls.
Proinsias, mon compagnon depuis maintenant plusieurs semaines, est roulé en boule, à mes pieds. Rassasié du mouton que nous avons ramassé sur le cadavre encore chaud d'un de ses immondes centaures, il dort, parfois geint, souvent ronfle doucement. Repose toi bien mon compagnon, la chasse de demain sera rude.
Mon attention se rapporte alors vers mon autre compagnon, l'étrange étranger, comme j'aime à l'appeler en mon fort intérieur.
Mort, il marche pourtant et manie la magie comme je manie le fusil.
Mort, il parle pourtant et use du verbe comme j'use de mon couteau.
Mort, il vit pourtant et nos chemins se suivent au fil du temps.
Un bout de sa chair morte tombe à ses pieds. Malgré tout ce que j'ai pu voir jusqu'ici, je frissonne. Le feu de camp qui brûle au milieu du Poste de Libre-Vent n'y fait rien.
Je le regarde et me demande pourquoi cet être et moi sommes liés au délà du besoin des talents de l'autre.
- Alors, Tsymisces, (me décidé-je à commencer), maintenant que tu as retrouvé le Sabot Fendu, que comptes-tu faire?
- Je ne sais pas, si ma Guilde n'a pas besoin de moi, je vais sans doute continuer à t'accompagner. Que vas-tu faire, toi?
- Et bien, Broie-l'Acier étant morte, je vais à Thunder Bluff rapporter ma victoire. Ensuite, je...
- Ensuite?
- Ensuite... je... j'irai là où... je dois aller!
Cette fin de phrase sort de ma gorge trop précipitamment. Tsymisces s'en rend compte.
Pendant notre conversation, il avait commencé à préparer une potion. Et pour concocter celle-ci, il a broyé de l'aciérite.
Aciérite. Fleur étrange au parfum persistant dans la mémoire de ceux qui le respire alors qu'ils enterrent leur parents.
Père. Mère. Aciérite. Esprit chasseur. Tsymisces. Mushoolay.
Ma bouche murmure contre ma volonté ce qu'hurle mon esprit.
- Mushoolay...
- Mushoolay? (Si c'était possible, je dirais que les orbites vides de Tsymisces exprime de la terreur) Pourquoi prononces-tu ce nom?
- Je... c'est ta fleur... un vieux souvenir...
- Tu l'as rencontré??? (Je sais maintenant qu'il est possible d'exprimer de la terreur avec des orbites vides)
- Oui... Enfin non, pas vraiment...
- Et bien qu'attends-tu? Continue!
Je reprend ma respiration car je déteste m'entendre hésiter.
- Mushoolay m'est apparu le jour où j'ai enterré mes parents. Chasseurs tout deux, ils sont morts alors qu'ils menaient un raid sans les Souilles de Tranchebauge. La dépouille de mon père me fut ramenée. Il était archer et tenait toujours son arc, même dans la mort. Je décidai alors de l'enterrer avec son arme.
Proinsias s'était réveillé, et entendant sans doute l'amertume et la colère dans ma voie, vient se coucher sur mes pieds.
- Alors que la cérémonie avait lieu, le temps m'a semblé comme ralenti. J'ai vu le fantôme de mon père se lever et être rejoint par un spectre. Celui de Mushoolay. Ils se sont battus et Mushoolay a vaincu mon père, lui volant son arc.
Tsymisces me regardait depuis quelques instants avec un air vraiment... amusé!
- Quoi?
- Non, rien... disons que c'est un peu... comment dire... voilà quoi...
- Saches que je n'ai pas abusé de cette bière exotique à la foire de Sombrelune! Et si tu ne me crois pas, tu ne vaux pas plus qu'une de ces sales raclures d'elfes!
- Très bien, très bien, ne te fâche pas, continue! Comment as-tu su que ce spectre était Mushoolay?
- L'âme de mon père me l'a dit (je calme un peu ma voix) et m'a demandé aussi de récupérer l'arc qui lui fut volé par le mort-vivant. Son repos dépend de ma quête. (je marque la pause nécessaire pour poser mes mots) J'ai juré de lui donner ce repos.
Tsymisces fronce le bout de chair qui lui tient lieu de sourcil.
- Tu comptes vraiment tuer Mushoolay n'est-ce pas?
- Oui.
Il a compris ma détermination : il n'y a plus l'ombre d'un rictus narquois sur son visage.
- Tu sais que tu n'y arriveras jamais seule?
- Que veux-tu dire? Tu me crois indigne de mon père?
- Non, je veux juste dire qu'il faut que je te présente à certaines personnes. En route pour Orgrimmar!
- Orgrimmar? Mais pour quoi faire? Il nous faut vaincre Arikara avant de partir d'ici!
- Arikara attendra...
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Ben voilà je m'appelle Sébastien, tout le monde m'appelle Bastos, j'approche de la trentaine et des 15 ans de jeu de rôle.
Je joue plutôt souvent et je cherche avant tout du bon R.P.
@+