Sykhsès s'étire. Sykhsès se redresse lentement, avec d'infinies précautions. Sykhsès ne tient pas à aggraver ce puissant mal de crâne qui vient de la saisir. Sykhsès s'explique aisément ce mal de crâne par la présence de nombreuses bouteilles vides, réparties aléatoirement dans la chambre. Ce ne fut pas un client facile.
Sykhsès baisse les yeux vers la masse inerte et verte qui occupe une bonne moitié du lit à ses côtés. Manifestement, cet orc ne tient pas parfaitement l'alcool.
Sykhsès se lève et décroche machinalement sa robe du lustre. Sykhsès ne peut s'empêcher de sourire en pensant au soin méticuleux qu'avait mis l'orc à se dévêtir, la veille. Sykhsès, sa robe à la main, se dirige vers la table basse où l'orc a déposé ses vêtements et sa besace. L'orc se retourne dans le lit, et grommelle quelque chose. Il est temps de s'éclipser.
Sykhsès enfile rapidement sa robe, et saisit la besace. Alors qu'elle s'apprête à tourner les talons, elle aperçoit une feuille de papier, glissée entre les vêtements soigneusement pliés de l'orc. Sykhsès s'en saisit, et sort de la chambre, un grand sourire aux lèvres.
En sortant de l'auberge à grandes enjambées, Sykhsès commence à parcourir ce qui ressemble bien au brouillon besogneux d'une lettre d'amour ...
"Ma chéri Galaktè,
Tes yeu sont bleu com locean ou je me per é me noi
Tu é bel com le jour qui se lev et éclair le mond de son éblouissant lumier
Je ten pri cess de ma rabroué é deign maccordé té faveure
Tu sera miène pour toujour car je tèm com un fou
pour léternité je sui a toi,
Massato"
Sykhsès n'a plus du tout mal au crâne. Sykhsès rit aux éclats. Et Sykhsès se dit qu'il faut absolument qu'elle rencontre cette Galaktè ...
[TO BE CONTINUED]